"Se rangeant parmi les cinq plus grands donateurs d’aide publique au développement (APD), l'Allemagne est fortement engagée dans la lutte pour un accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge du VIH. Une bonne partie des contributions allemandes est accordée sous forme de soutien financier et technique à la communication pour le changement de comportement (CCC), souvent associée au marketing social de préservatifs. Cette publication étudie en détail plusieurs projets dans le cadre desquels l'Allemagne a apporté un soutien à la production et à la diffusion de séries télévisées comme composantes clés de la CCC dans trois pays confrontés à des situations épidémiologiques très différentes. Au Kirghizistan, l'épidémie est largement concentrée parmi les consommateurs de drogues injectables (CDI), pour la plupart des hommes jeunes, mais touche aussi des professionnelles du sexe. L'épidémie s’étend rapidement, et l’on craint qu'elle ne se propage davantage dans la population en général. Diffusée pour la première fois en 2006, la série « Love as a Test » avait pour but de sensibiliser les spectateurs au fait que le VIH ne concerne pas uniquement « les autres », mais peut facilement toucher chaque individu ainsi que ses proches, et qu’il est possible d’agir pour éviter sa propagation et en limiter les dommages. En République dominicaine, les taux de prévalence du VIH sont extrêmement élevés chez les Haïtiens de souche vivant dans les bateyes (campements attenant aux plantations de canne à sucre), dans les zones rurales et dans les bidonvilles. Diffusée pour la première fois en 2007, « Amor de Batey » avait pour but de promouvoir l'utilisation régulière et correcte de préservatifs peu coûteux mais fiables, de renforcer l’autonomie des femmes, d'améliorer leur santé et de limiter la mortalité infantile. En Côte d'Ivoire, les taux de prévalence du VIH sont élevés dans l’ensemble du pays, mais beaucoup plus importants chez les femmes que chez les hommes. Cela est notamment dû à la pratique courante des relations sexuelles multiples et concomitantes et aux faibles niveaux d'éducation et de connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive. Diffusée pour la première fois en 1994, « Sida dans la Cité » avait des objectifs similaires à ceux de « Amor de Batey ». La première série a rencontré un tel succès qu'elle a été suivie d'une deuxième diffusée en 1996-1997, puis d'une troisième diffusée en 2003. Les trois séries ont connu une grande popularité dans tous les pays francophones d'Afrique de l’Ouest et d'Afrique centrale. Cette publication retrace la genèse de chacune de ces séries, en présente un bref synopsis, résume les résultats des évaluations formelles qui en ont été faites et fournit des appréciations plus informelles. Elle tire ensuite des conclusions et constate que les séries télévisées peuvent apporter des contributions très utiles à la lutte contre le VIH au niveau national. Les séries qui remportent le plus de succès sont basées sur de solides recherches, reflètent les réalités de la vie telles qu’elles sont vécues par les publics cibles et sont réalisées de manière très professionnelle, leur assurant à la fois un haut niveau de divertissement et une grande efficacité comme outil éducatif." (Résumé, page 5)
Introduction : arts et médias dans la lutte contre le VIH, 6
Trois exemples de séries télévisées, 7
Soutien de l’Allemagne aux séries télévisées dans la lutte contre le VIH, 8
« Love as a Test » au Kirghizistan, 10
« Amor de Batey » en République dominicaine, 20
« Sida dans la Cité » en Côte d’Ivoire, 26
Enseignements tirés de l’expérience, 33
Évaluation par les pairs, 35